Axa bidonne une étude sur l’accidentalité des voitures électriques
Quelques jours après avoir publié une étude et une vidéo de crash-test montrant une voiture électrique en feu, la branche suisse d’Axa s’excuse en confirmant que le feu a été déclenché à distance.
Bad buzz pour la compagnie d’assurances Axa, qui se retrouve pointée du doigt après avoir falsifié un crash-test démontrant les résultats d’une étude sur les voitures électriques et leur accidentalité. Le postulat de départ était pourtant prometteur…
Tout commence le 25 août, lorsque la branche suisse d’Axa publie une étude baptisée “Accidents de voitures électriques : de nouveaux risques pour la sécurité routière ?”. La compagnie d’assurances a réalisé une enquête en plusieurs parties, comprenant notamment trois questionnaires quantitatifs auprès de plus de 3200 Suissesses et Suisses de 18 à 74 ans, dont 1 285 clients d’Axa possédant une voiture électrique ou hybride rechargeable. Pour illustrer ce dossier à fort enjeu, la société a également réalisé une série de crash-tests. Et c’est là que vient le problème…
Un crash créé de toute pièce…
La communication réalisée par Axa Suisse a en effet induit en erreur, certains médias ayant repris tel quel la vidéo du crash en affirmant que les voitures électriques prennent plus rapidement feu que les véhicules équipés d’un moteur à combustion. Hors, comme l’affirme Axa un peu plus tard dans un second communiqué, l’intention n’était pas de démontrer cela. L’étude prouvait même plutôt l’inverse…
En fait, la société a monté un crash-test de toute pièce en déclenchant un feu à distance sur une Tesla Model Sdont les batteries avaient été enlevées pour des raisons de sécurité. Pour mouvoir la berline électrique, un rail avait été placé en direction d’un rond-point à terre-plein central, ce qui envoyait la Tesla en l’air et la faisait retomber sur son toit. Cette simulation d’un accident était “destinée à illustrer un risque supposé” de déclenchement d’un feu, malgré le fait que les dégâts causés au soubassement de la Tesla Model S n’auraient pas causé un incendie en situation réelle. Un crash-test totalement bidonné, donc.
…qui démontre l’inverse de l’étude !
Axa a tout de même déclenché l’incendie à distance grâce à des effets pyrotechniques, semble-t-il pour donner plus de poids aux images. Une méthode assez critiquable. L’assureur reconnaît d’ailleurs que “les images publiées donnent une impression différente une fois sorties de leur contexte”, et qu’une mention aurait dû être placée dans la communication qui a suivi ce test, par exemple dans le communiqué de presse ou les images fournies.
Mais alors, pourquoi avoir communiqué sur ce crash-test mensonger, alors même que le communiqué de presse et l’étude statistique d’AXA Suisse montraient que les voitures électriques ne sont pas plus sujettes à un incendie que les véhicules à combustion classiques ? Le but était-il secrètement de faire croire que les véhicules électriques sont plus dangereux, ce qui imposerait une augmentation des tarifs d’assurance ?
La puissance et le poids au coeur de l’étude
Axa porte notre attention sur la puissance et le poids des véhicules électriques, et affirme que “les conducteurs et les conductrices de voitures électriques causent 50% de collisions en plus occasionnant des dommages à leur propre véhicule que les propriétaires de modèles traditionnels à combustion”. Axa va plus loin en disant que “les dommages propres liés à des collisions sont plus que doublés par rapport aux véhicules à combustion standard” lorsque les véhicules électriques sont puissants. L’assureur complète en parlant de “l’overtapping”, cet effet de couple qui peut parfois surprendre sur une voiture électrique où la puissance est délivrée quasi instantanément.